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Que représente – t-il, le cochon dans la culture vietnamienne ?
A l’approche du nouvel an lunaire 2019, l’année du cochon de terre, Mékong Village voudrait vous parler de cet animal qui demeure toujours très proche et représentatif de la vie campagnarde du Viet Nam.
Malgré son omniprésence dans le quotidien, le cochon n’est pas considéré comme un symbole d’art à cause de son apparence « peu esthétique » et son mode de vie « peu élégant » selon les normes imposées.
Pourtant, cet animal a été joyeusement enchanté et mise en valeur dans les estampes de Dông Hô, un courant d’art populaire bien reconnu au Viet Nam depuis des siècles. Nous allons repérer la signification symbolique que le cochon représente dans la culture vietnamienne à travers 2 dessins typiques de Dông Hô à ce sujet.
L’estampe « La famille des cochons »
Ce dessin présente une cochonne et ses cinq enfants cochonnets en pleine forme autour d’elle. « La famille des cochons » exprime le souhait de la prospérité, la fécondité et le bonheur. Le large sourire affiché sur le visage de la maman, ses grosses oreilles et sa silhouette courbe à la fois ferme dégagent la quiétude et la protection. En parallèle les enfants cochonnets se regroupant à côté de leur maman manifestent la pudeur enfantine ainsi que la joie familiale. Les cercles du yin et du yang très marquants sur le corps des cochons évoquent eux – même une harmonie suprême entre l’humain et l’univers.
Il faudrait prendre en compte des couleurs qui tissent ce dessin en terre cuite, vert et jaune céramique. Ce sont les matières liées directement à la nature, notamment à la vie agricole des vietnamiens sous la métaphore de l’image de la terre, les arbres et la moisson.
La simplicité et la subtilité dans l’art populaire se reflètent parfaitement dans cette œuvre qui englobe le rêve de l’artiste en particulier et des paysans vietnamiens en général d’une vie familiale heureuse, rebondissante et sereine.
L’estampe du « cochon qui mange la plante »
A l’opposition de l’atmosphère foisonnante dans « la famille des cochons », le dessin « Le cochon mange la plante » focalise la description de seul cochon, celui qui occupe presque tout l’espace pictural. La bouche croquant une plante avec de la force, les yeux ouverts grandement, les poils très raids, les oreilles tendues, la queue s’endurcit ainsi que les pieds s’appuient lourdement sur le sol, le cochon affirme sa possession de la nourriture comme s’il disait à ses rivaux : « C’est Ma plante. Personne n’a le droit de la toucher ».
L’image du cochon en chair et en os, plein de vitalité et d’énergie signifie qu’il est bien nourri par ses maîtres. De ce fait, l’espoir de la richesse, de la bonne santé et de la puissance est capturé immédiatement dans l’ensemble du dessin.
On y retrouve toujours la stylistique de Dông Hô dans les traits doux, courbes à la fois rigides, le mélange des couleurs naturelles très vives et ravissantes, souvent enfantines, la présence équilibrée de l’élément yin et yang.
Il est incontestable que l’image de cochon véhicule la joie de vivre, l’abondance, la fécondité, évidemment la quiétude dans la culture populaire vietnamienne.
2019, l’année de cochon de terre, on attend quoi d’autre que tout cela ?