Matinée hivernale à Ha Noi, au cœur de silence et de poésie
Si quelqu’un se plaint que Ha Noi soit une ville agitée de bouchons, de bruits et de manque d’espace, ne lui y prêtez pas dans l’immédiat un accord. Mais prenez plutôt votre temps pour une balade matinale à Ha Noi en Hiver, dans le froid et le silence, afin de vous approcher de cette ville, de la comprendre, la saisir et peut- être, l’aimer d’un amour tendre, profond et touchant.
Malgré son rythme précipité, des fois très stressant d’une ville moderne s’envolant tout plein vers la croissance économique-culturelle, il n’est pas si difficile que ça de tomber par hasard sur les recoins humbles d’un quartier hanoïen qui vous offrent des scènes inoubliables d’une vie aspirant à la simplicité, la tradition, la paix et la joie. Admirez la tranquillité insufflée d’une belle vieille villa de l’époque coloniale, la couleur vivace des fleurs de bougainvillier touffu grimpant au balcon, les ombres de grands arbres centenaires omniprésents au centre – ville, l’air frais autour du lac Hoan Kiem…Des kyrielles touches plongent cet endroit dans une atmosphère particulièrement poétique et reposante.
Ha Noi en hiver ait un charme spécial. Dans la matinée, il fait brumeux, très froid, puis le soleil se lève doucement vers midi. Ce dernier embrasse le paysage dans sa lumière tiède et généreuse. Ne sortie pas tout à fait de son rêve nocturne, la capitale commence sa journée avec une lenteur et une légèreté insoutenable. En effet, les gens font de la gym dans les rues. Certaines personnes âgées s’assoient déjà devant leur maison, les pensées se baignant en écumes des souvenirs. Le bruissement des chariots de marchand ambulant, l’odeur délicieuse de la soupe Pho qui invite les passagers à s’installer dans un petit restaurant du coin. Blottis dans le foulard et les vêtements chauds, les habitants savourent l’appétit de la froideur, du frémissement et le besoin d’être réchauffés par l’affection, la tendresse et le partage.
Voilà les jolies photos de Ha Noi qui danse au rythme d’une valse lente au milieu de la saison froide, le temps du « petit baiser, comme une folle araignée » comme ce que disait Rimbaud dans son poème « Rêvé pour l’hiver ».